En direct de Mantoue, un Rigoletto éblouissant sur France3

Rigoletto est un opéra célèbre composé en quarante jours par un Verdi en grande forme, l’œuvre qui le consacre définitivement, après « Nabucco » comme Le grand compositeur d’opéra de son époque.
Avec un sujet emprunté à la pièce de Victor Hugo « Le Roi s’amuse » qui repose sur les escapades amoureuses du Duc de Mantoue et sur la complicité – qui devient haine – de son bouffon Rigoletto, c’est un drame romantique plein de fougue et de rebondissements.
Il offre à ses interprètes des musiques merveilleusement adaptées aux caractères bien trempés des personnages et Placido Domingo en fit une démonstration éblouissante, hier soir, dans le rôle de Rigoletto, ainsi que son élève, Julia Novikova, une jeune soprano russe toute en blondeur qui faisait ses premiers pas dans le rôle de Gilda, la fille de Rigoletto.
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Nicolas Poussin : une peinture entre deux mondes

Nicolas Poussin, Eliezer et Rebecca, 1648, Paris

Nicolas Poussin, Eliezer et Rebecca, 1648, Paris, Musée du Louvre :

(Merci à Yves Rinaldi pour cet excellent billet)

Cette œuvre célèbre de Poussin est une commande du marchand lyonnais Nicolas Pointel qui avait demandé au peintre un tableau représentant de belles figures féminines. Poussin choisit cet épisode de l’Ancien Testament où le serviteur d’Isaac, Eliezer, propose à Rebecca d’épouser son maître et lui offre des bijoux en gage de la parole de celui-ci, parce qu’elle seule vient de lui proposer à boire. La scène, se déroulant comme une frise sculptée à l’antique, permet surtout au peintre de décrire les différentes réactions des jeunes femmes entourant Rebecca autour du puits, tout en leur faisant adopter des poses avantageuses qui mettent  en valeur leur plastique, sous de chastes drapés à l’antique. Il réalise ainsi le souhait de son commanditaire et se permet également de livrer une authentique étude psychologique de l’âme humaine, uniquement par le jeu des regards et la subtilité des expressions dépeintes.

Nicolas Poussin (1594-1665) : un normand devenu le « dieu de la peinture »

Etrange destinée que celle de ce peintre, né au hameau de Villers, près des Andelys, en Normandie et que rien de destinait par sa naissance à devenir ce « dieu de la peinture » selon l’expression d’André Félibien (1619-1695), ami du peintre et premier grand historien d’art français qui lui consacra un volume complet de ses Entretiens (Entretien VIII, 1685), première grande somme de l’histoire de l’art en France. Destin d’autant plus étrange que Poussin échappe à tous les critères habituellement applicables aux grands noms de la peinture. Il ne suscite en effet nul engouement de la part du grand public qui le boude, le jugeant pontifiant et ennuyeux, et son œuvre rebute quiconque serait en quête d’images spectaculaires et de sensations fortes, à l’instar d’un Caravage ou d’un Rembrandt, autres célébrités de la peinture du XVIIe siècle.
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