Archives de catégorie : Economie, Politique et Vie sociale

Climats

Bonjour Chers lecteurs
J’ai le plaisir de vous présenter ma dernière composition, le premier mouvement d’une « Suite Symphonique » intitulée Climats, une œuvre toute simple qui dure 4 mn.
La vidéo présente la partition qui défile au rythme de la musique. A écouter sur un casque de préférence et en plein écran
C’est ici :

A ceux qui préfèrent le piano, je propose une oeuvre plus ancienne : Colombine
Bonne écoute.
J’aurai plaisir à lire vos commentaires !

NB : A ceux qui connaissent et apprécient les concerts,  activités musicales et culturelles de notre association MusiComposer :  vous pouvez soutenir son action avec un don défiscalisé ICI.
Bien cordialement
Jean-Louis Foucart

mon blog : www.foucart.net
mon site : jeanlouisfoucart.com

Pour mieux vieillir, faites du piano !

 
À l’instigation de l’université de Genève, 132 personnes âgés de 62 à 78 ans ont été sélectionnées avec l’objectif d’étudier les effets de la musique sur le cerveau.

Réparties en deux groupes égaux, les uns apprenaient le piano, les autres pratiquaient l’écoute musicale active. Tous recevait un cours hebdomadaire de 1h complété par des entraînements personnels 5 jours sur 7 pendant un an. Après seulement 6 mois d’étude les résultats s’avéraient déjà significatifs puisque les chercheurs ont pu observé à l’imagerie IRM une augmentation de la matière grise dans le cerveau. Cette augmentation était corrélée à une amélioration des performances cognitive aux tests de 6% en moyenne, preuve d’un bénéfice réel, notamment sur la mémoire de travail qui sert à retenir les informations de quelques secondes pour réaliser une tâche.

Du côté du cortex auditif primaire, région particulièrement affectée par le vieillissement,  le volume de Matière grise s’est stabilisée chez les joueurs de piano là où il a diminué dans le groupe d’étude active : Jouer d’un instrument a des effets supérieurs car c’est une activité qui stimule davantage de domaines cognitifs explique l’un des auteurs de l’étude.

Conclusion: jouez du piano, voire du violoncelle ou de la trompette.
Vous vieillirez mieux ! 🙂

 

 

Intelligence artificielle et musique

L’intelligence artificielle (I.A.) est à la mode car elle arrive enfin à maturité. La composition musicale n’en est pas exempte avec une prolifération de nouveaux logiciels tels SingSong, Magenta ou AIVA, qui génèrent des mélodies suivant une typologie standardisée, ou qui aident le compositeur en proposant des accompagnements multi instrumentaux, une aide à l’arrangement ou à l’orchestration.  Ces outils sont destinés – pour l’instant au moins –  à la composition de chansons et musique populaire, loin de la musique dite savante, évidemment.
Voici un article qui vante l’utilisation de  AIVA  suivie d’un exemple sonore en video :

Aiva : l’IA qui compose de la musique pour vous

Tout le monde n’est pas musicien. Et même si c’est le cas, difficile de créer sa musique en quelques secondes. Si vous souhaitez intégrer des musiques à vos contenus (comme une vidéo Youtube par exemple), la plateforme Aiva devrez vous plaire.

Son intelligence artificielle (IA) peut générer des mélodies en fonction de vos émotions. Basée sur l’apprentissage automatique cette technologie utilise des algorithmes de traitement du langage naturel et de génération musicale pour créer des sons en fonction de vos instructions.

Pour utiliser Aiva, il suffit de créer un compte sur son site web, puis de choisir un style musical parmi les nombreux proposés : classique, pop, rock, jazz, électro, etc. Vous pouvez ensuite taper un texte descriptif de la musique que vous souhaitez créer. Par exemple : “une musique joyeuse et entraînante”. En quelques minutes, vous verrez apparaître une composition originale liée à votre prompt. Vous pouvez ensuite télécharger la musique au format MP3 ou MIDI ou la modifier selon vos préférences.

Aiva est disponible depuis 2016 et compte déjà des millions d’utilisateurs. Une offre gratuite est disponible mais il faudra choisir entre différentes formules d’abonnement pour continuer à utiliser le service avec moins de contraintes.

Notez que Aiva est reconnue comme une compositrice à part entière par la Sacem et a déjà collaboré avec des projets prestigieux comme le film d’animation “Let’s make it happen” pour la campagne “Inspiring Luxembourg” ou le jeu vidéo “Lost Words: Beyond the Page”. Aiva se distingue également par la qualité et l’émotion de ses musiques, qui s’améliorent avec chaque nouvelle version du logiciel.

 

Pourquoi un piano Steinway ?

En 2022, la salle de concert de Toronto  a acquis un piano de concert Steinway. Le quotidien canadien “The Globe and Mail”  relate les péripéties de cette opération  « à 300 000 dollars » dans un article*  qui exalte les qualités  intrinsèques des grands pianos de la marque. En voici quelques extraits.

Presque personne n’est conscient de la difficulté de choisir un nouveau piano de concert. La plupart des gens s’imaginent que tous les pianos à queue se ressemblent, mais ce n’est pas vrai : il y a de bons pianos, des pianos grandioses, et puis il y a les pianos exceptionnels qui se comptent sur les doigts d’une main. Quand vous dépensez quelques centaines de milliers de dollars de donateurs dans un instrument sur lequel vont jouer les meilleurs pianistes du monde, les plus exigeants, devant des milliers de clients ayant payé leur place, vous voulez être sûr de dénicher un piano d’exception.

“Bien sûr, on peut dire que les instruments sont tous fabriqués de la même façon, les pièces sont les mêmes. Mais ils n’ont pas le même son, pas le même rendu pour qui en joue. Et certains sont uniques.”

L’exigence numéro un est que le piano ait le plus grand registre possible, le plus de couleur, le plus de nuances possibles. Un artiste travaille sur du son ; c’est tout ce que nous avons, souligne-t-il. Il faut que l’instrument vous permette de faire tout ce que vous puissiez rêver en matière de son.” Ou pour dire les choses autrement : “Beaucoup de pianistes s’attendent à avoir ici un Steinway de Hambourg.”

L’une des mille histoires liées au piano de concert nous ramène à Hambourg [dans le nord de l’Allemagne]. En 1850, Heinrich Engelhard Steinweg [qui allait fonder sa fabrique de pianos en 1853 et devenir Henry Engelhard Steinway en 1854] a émigré d’Allemagne pour fabriquer des pianos à Manhattan. À l’époque, il en avait déjà construit environ 400. Mais les pianos étaient devenus par excellence un signe de réussite sociale en Amérique du Nord : avant que les voitures ne fassent leur apparition, un piano était le plus gros achat que pouvait faire une famille, et sa principale source de divertissement à la maison.

Jusque dans les années 1950, avant que la télévision n’évince la musique classique comme passe-temps, le secteur des pianos était le théâtre d’une concurrence féroce : les Steinway de New York bataillaient ferme avec les Baldwin et bien d’autres en Amérique du Nord, tandis qu’en Europe les Bösendorfer et les Bechstein ferraillaient avec les Steinway de Hambourg [la branche allemande de Steinway & Sons, créée en 1880].

Mais les gens de Steinway étaient les rois du marketing. Ils dirigeaient leur société de pianos comme Nike fonctionne aujourd’hui : pendant des décennies, ils ont accordé un traitement de faveur à des pianistes célèbres qui faisaient de la publicité pour le piano de concert Steinway (Franz Liszt, Arthur Rubinstein et Cole Porter, pour ne citer qu’eux). Aujourd’hui encore, les vendeurs de Steinway sont connus pour leur mépris envers des marques moins artisanales, comme les pianos Yamaha, dont le montage est plus mécanisé. Steinway insiste sur le fait que les éléments qui déterminent le son des 2 400 pianos qu’il produit par an (tous sur commande) sont fabriqués à la main. Leurs tables d’harmonie – le diaphragme en bois du piano, qui amplifie le son – sont uniquement en épicéa de Sitka (Alaska). Mais ce n’est pas tout. Ils sont en épicéa de Sitka, débité sur quartier à partir de petits arbres poussant sur des pentes orientées au nord, qui reçoivent moins de soleil et par conséquent croissent plus lentement, en produisant un fil plus dense, ce qui donne une meilleure résonance et davantage de projection quand on joue de l’instrument. L’érable à sucre qui forme les nombreuses couches de la ceinture incurvée, si importante, vient du Wisconsin, un point c’est tout.

Aujourd’hui, les Steinway de Hambourg sont vendus principalement en Europe et en Asie, tandis que New York approvisionne les Amériques. Les Steinway de New York sont généralement considérés comme ayant un son “plus puissant”, “plus sombre”, et des basses “plus colorées”. Quant à ceux de Hambourg, ils sont réputés pour leurs aigus “chantants” et leur “plus grande douceur”, leur timbre “de cloche”.
Il est difficile de mettre le doigt sur ce qui les différencie : la société a unifié bon nombre de ses processus de fabrication. “Aujourd’hui, les pianos sont à 95 % le même piano, reconnaît Thomson, le directeur des ventes de Steinway. Mais il y a des différences.” L’une d’entre elles tient aux 88 marteaux qui frappent les cordes, dont le feutre est pressé à chaud en Europe, mais pressé à froid à New York, ce qui produit une différente densité du son et de “l’intonation”, comme disent les pianistes. Sur un piano de concert, ces détails font toute la différence.
Sur un bon Steinway, on compte théoriquement pas moins de 20 harmoniques, dont la plupart d’entre nous n’entendent que six, tout au plus. D’aucuns discutent des profondes complexités de l’accordage, de l’intonation, de l’harmonie et du rythme, comme des moines du XIIe siècle parlant d’une nouvelle technique en alchimie.

Beethoven a passé le plus clair de sa carrière à composer une musique d’une grandeur et d’une complexité qui dépassait les capacités des instruments de son époque. Lui et les autres romantiques détruisaient littéralement les pianoforte sur lesquels ils jouaient, avant que Sébastien Érard n’ait inventé l’ancêtre plus robuste du piano moderne, au début des années 1800. 

Certes, tous les pianistes ne veulent pas d’un Steinway. La Canadienne Angela Hewitt préfère un Fazioli (un fabricant de pianos italien, fondé en 1981, dont l’instrument est réputé pour son toucher quand on joue de la musique classique de la seconde moitié du XVIIIe siècle) : son propre modèle à 194 000 dollars a été détruit il y a deux ans quand des déménageurs l’ont laissé tomber. Oscar Peterson préférait jouer sur un Bösendorfer 290, dit “Impérial”, dans sa maison de Mississauga [dans l’est du Canada]. Elton John est attaché à la marque Yamaha.
Mais Steinway règne en maître. Près de 2 500 pianistes professionnels, depuis Billy Joel jusqu’à Diana Krall en passant par Lang Lang, ont choisi d’être des “artistes Steinway” – à leur propre demande, sans être rétribués en retour, souligne Steinway. Pour tous les autres, Koerner Hall loue le piano à queue souhaité par l’artiste et le fait livrer pour son concert.

En d’autres termes, choisir un piano haut de gamme est quelque chose de subjectif, voire de romantique.

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*Merci à  Ian Brown auteur de l’article et à Courrier international pour la traduction.