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C'est le mode mineur harmonique avec un 6e degré augmenté d'un demi ton:
(Fig. 1) La gamme de LA mineur mélodique et ses accords de fondamentale
Le III est utilisé en jazz, souvent complété par la 9e : DO, MI, SOL#, RE.
Le VI n'est pas utilisé (un accord diminué n'est jamais de 6e degré; on le considère comme un accord de 7e).
Le VII est l'accord de mineur septième diminuée très utilisé dans le jazz.
Voici trois exemples d'accord de septième avec quinte diminuée, notés ici respectivement: G#-7/b5, Bdim (ou B°), Cdim (ou C°), cf. supra, chap. 2: notation du jazz.
(Fig. 2) Exemples d'accords de septième mineur diminués
Origine du mode mineur mélodique
Le Mode mineur mélodique a été créé pour corriger l'erreur de seconde augmentée qui se produit entre les 6e et 7e degrés du mode mineur harmonique.
Rappelons que dans l'harmonie classique, les intervalles augmentés sont considérés comme erronés, et donc interdits (il a fallu attendre le romantisme pour les voir autorisés).
La raison de cette interdiction est à rechercher dans la pratique du chant d'église qui est à la base de l'harmonie classique. L'intervalle augmenté étant difficile à chanter, il était considéré comme de nature diabolique.
Deux règles issues du contrepoint s'imposaient à l'époque classique pour la conduite de la voix:
1ère règle: Après un saut, il faut revenir par degré conjoint.
2ème règle: Toute altération doit se résoudre dans le sens de l'altération.
Ainsi dans le cas des intervalles:
Quarte augmentée: les règles se contredisent Quinte diminuée: les règles sont respectées
On voit que le respect de ces règles est impossible dans la gamme mineur harmonique qui comporte un intervalle augmenté. C'est pourquoi on a inventé la gamme mineure mélodique.
On peut combiner les 3 modes mineurs, tout en sachant que les mouvements harmoniques préférés sont ascendants dans les modes harmoniques et descendants dans les modes mélodiques.
Exemple 1: enchaînements de: I VH VN I (LA mineur)
Exemple 2: enchaînements de: I IVH IVN I
(Fig. 2) Combinaison des modes mineurs
(Fig. 3) Récapitulation: les différents modes mineurs
(Les notes chromatiques- ou notes modales- sont rouges)
Mode majeur (DOM) :
Mode mineur naturel (DOmN):
Mode mineur harmonique (DOmH) :
Mode mineur mélodique :
Il monte mineur mélodique et descend naturel pour ne pas être invité à faire majeur.
Autres modes :
Mode mineur Bachien (gamme mineure tempérée):
Il y a aussi le mode majeur harmonique et le mode majeur harmonique artificiel, sans compter les modes anciens vus précédemment[1].
Toutes ces gammes combinent des notes altérées et naturelles sur le 3e, 6e et 7e degré qu'on appelle notes modales.
Dans les modes mineurs, on perçoit moins les cadences de fin (cadences conclusives). C'est pourquoi les musiciens classiques soulignaient la fin des morceaux en mode mineur en augmentant la tierce mineure du dernier accord de cadence de façon que l'accord sonne majeur. Cette tierce augmentée est la tierce picarde.
Maintenant que nous connaissons les modes mineurs, il est temps de revoir, en complément du chap. 5, les enchaînements d’accords de l'harmonie classique, qu'il s'agissent ou non de cadences conclusives (en italien cadenza, du latin cadere, tomber) de la phrase musicale[2].
1. Cadence imparfaite : Conclusive, elle va de la sensible à la tonique :
2. Cadence imparfaite : elle va de la dominante au premier renversement de l’accord de tonique:
3. Demi-cadence : Avec repos sur le V. Elle est souvent conclusive dans le jazz.
4. Cadence plagale :
5. Cadence plagale spéciale :
6. Cadence composée 1er aspect :
Nota : cette cadence est également très utilisée en jazz.
Exemple :
7. Cadence composée 2e aspect :
ou
8. Cadence rompue ou évitée:
Nota : VI remplace le I de la cadence parfaite, ce qui produit un effet inattendu (références dans Debussy, Ravel, et dans le jazz).
9. Anatole (cadence très utilisée en jazz):
Exemple :
(Fig.4)Exemple d’anatole
10. Cadence de Fauré :
(Fig. 5) Cadence de Fauré et sa continuation conclusive
Citons également la cadence ininterrompue qui, selon Jean-Jacques Rousseau, consiste à "descendre d’une dominante sur une autre, par l’intervalle de tierce" (Dictionnaire de musique, p. 67).
- Fin du Chapitre 9 -