Valérie Guillorit, soprano, chante Yves Rinaldi le 13 juin 2009

La soprano Valérie Guillorit chantera des œuvres des Compositeurs Associés John Sernee et Yves Rinaldi le 13 juin 2009 à la cité Internationale des Arts de Paris.

[NDLR : Le programme complet de ce concert auquel d’autres compositeurs du Salon de MusiComposer.fr et interprètes sont associés sera publié prochainement sur ce blog]. Valérie Guillorit De passage à Paris, Valérie Guillorit, dans un entretien avec le compositeur Yves Rinaldi, nous dévoile son parcours atypique. Artiste française établie en Hollande, elle enseigne le chant au Conservatoire Supérieur d’Amsterdam depuis 2004 tout en menant une carrière de soliste.

Y.R : Qu’est-ce qui vous a conduit à vivre et travailler en Hollande ?

V.G : Lorsque j’étudiais l’Egyptologie à Paris, je suivais en parallèle les cours dispensés par la soprano néerlandaise Magreet Honig au Conservatoire Supérieur d’Amsterdam. J’obtins mon diplôme d’art lyrique et devins l’assistante de mon professeur de 2001 à 2004. J’ai également pu profiter à Amsterdam de l’expérience d’artistes de renom tels que Elly Ameling, Udo Reinemenn, Carolyn Watkinson, Thomas Hampson et David Wilson Johnson. En 1997, je remportai le Premier Prix du Concours Vriendenkrans du prestigieux orchestre symphonique du Concertgebouw d’Amsterdam. La même année, je remportai également le Premier Prix du Concours d’Art Lyrique de Clermont Ferrand. En 2004, je fus nommée professeur de chant au Conservatoire Supérieur d’Amsterdam.
Y.R : Par quel répertoire avez-vous débuté votre carrière d’interprète ?
V.G : Dès le départ, j’ai voulu explorer tous les répertoires afin de ne pas m’enfermer dans un style particulier. J’ai « normalement » débuté, comme beaucoup de jeunes sopranos, avec des rôles mozartiens, Bastienne dans Bastien et Bastienne, Susanna dans Les Nozze di Figaro ou encore avec un répertoire plus baroque : Romilda dans Xerxes de Haendel, la Sirène et la Bergère dans le King Athur de Purcell et aussi avec l’Eurydice de l’Orfeo e Eurydice de Gluck. Mais, parallèlement, je chantais le rôle titre de La Voix Humaine de Poulenc et celui de Delia dans la Fosca de Gomes.
Y.R : Vous limitez-vous aux seuls rôles d’opéra ?
V.G : Non. Heureusement. J’ai donné en concert, dans le cadre de nombreux festivals lyriques un peu partout en Europe, des cycles de mélodies, oratorios et messes, en collaboration avec des ensembles et orchestres comme le Quatuor Arriaga, le Bridge Ensemble, l’Ensemble Verso, le Schönberg Ensemble, l’Ensemble Uriel et le Concertgebouw d’Amsterdam notamment. J’y ai interprété des œuvres de Berlioz, Debussy, Caplet, Roussel, Ravel, Jolivet, pour ne citer que des compositeurs français connus, mais également des œuvres de compositeurs étrangers tels que Granados, de Falla, Lorca, Wolf, Turina, Britten, Stravinsky, Szymanowsky, ainsi que celles de compositeurs moins célèbres pour leur contribution au chant comme Brahms et Chostakovitch.
Y.R : Et le répertoire contemporain ?
V.G : Je ne l’oublie pas, bien au contraire et suis toujours heureuse de pouvoir créer des œuvres de compositeurs actuels ou encore d’interpréter un répertoire peu connu du grand public mais qui mériterait pourtant de l’être davantage. J’ai, par exemple, chanté les Six German Songs de Spohr, Le Poème de l’Amour de Vierne, Der erste Psalm de Karg-Elert et, en première, En regardant…Ecoutant de Samson au Festival de Grignan. J’ai aussi chanté et enregistré des œuvres de John Sernee, des mélodies et arias extraites de son opéra It’s for Today.
Y.R : On peut d’ailleurs entendre ces dernières sur « Radio salon », radio blog (cliquez en haut à droite) et sur le site MusiComposer.fr. Comment conciliez-vous votre activité de soliste et de professeur au Conservatoire Supérieur d’Amsterdam ?
V.G : Dans un enrichissement mutuel et nécessaire. Je nourris une réelle passion pour l’enseignement qui me conduit à attirer dans ma classe des étudiants originaires de divers pays. J’enseigne d’ailleurs autant en anglais, français qu’en néerlandais. Je considère avec le même respect les deux activités d’interprète et de professeur. Il se produit des interactions entre les deux qui affinent et enrichissent chaque jour ma connaissance et ma pratique du chant. On apprend autant en enseignant qu’en interprétant.
Y.R : Comment abordez-vous une partition qui vous est confiée pour être créée par vous ?
V.G : C’est une lourde responsabilité que de créer une œuvre inédite. On engage non seulement son talent et son expérience, mais aussi le travail d’écriture du compositeur et le message esthétique dont son œuvre est porteuse. Mais, c’est surtout passionnant de pouvoir le faire avec le créateur lui-même, d’échanger des remarques. Le travail de création se nourrit de cet échange fait de conseils mutuels, de questionnements multiples voire même d’incertitudes. Il est utile de pouvoir se remettre en cause à chaque fois, que ce soit du côté de l’interprète ou de celui du compositeur. J’apprécie notamment les compositeurs réceptifs aux remarques techniques relatives à la prosodie et au chant, car j’accorde la priorité à la compréhension du texte.
Y.R : Je vois que nous sommes sur la même longueur d’onde à ce sujet…
V.G : Et sur bien d’autres, j’espère !
Y.R : On pourra vous entendre le samedi 13 juin prochain à l’Auditorium de la Cité Internationale des Arts de Paris, dans un répertoire strictement contemporain puisque vous chanterez à l’occasion des œuvres de deux compositeurs du Salon de MusiComposer.fr, à savoir John Sernee et moi-même ; deux écritures pourtant si différentes.
V.G : Cet éclectisme  ne me fait pas peur car il correspond à ma nature profonde. De plus, les œuvres créées ou interprétées le 13 juin prochain auront en commun de s’appuyer sur un support littéraire de grande qualité. Les mélodies et arias d’opéras en question ont été composées sur des textes du pop artiste américain Andy Wahrol, du poète et romancier américain Oscar Mandel, ainsi que des auteurs français Tilda Reinitz et Emmanuel Fandre. Ces trois derniers seront d’ailleurs présents au concert.
Y.R : Merci pour votre disponibilité et pour cet entretien. Le public parisien aura l’occasion de vous entendre lors de ce concert, en compagnie d’artistes hollandais et français de grand talent. Ceux qui n’auront pas pu assister à l’évènement se consoleront en vous écoutant sur le site MusiComposer.fr car la soirée sera entièrement enregistrée.

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