Création musicale et cris du monde : quelques échos musicaux 2007

Quand on associe les termes «musique» et «cris», créant ainsi une manière d’oxymore auditif, on songe bien souvent à des bruitages de toutes sortes, à certains chants et cris d’oiseaux ou à quelques comptines enfantines, aux cris des vendeurs de rue depuis l’époque du Moyen ge. Si plus proche de nous, Jean Ferrat, de sa belle voix, chantait déjà  «je ne suis qu’un cri», et que bien avant lui, les mélodistes s’étaient laissés séduire par ce même thême on ne pouvait certes pas imaginer que le Théâtre National de Valenciennes proposerait à plusieurs compositeurs, en cette année 2007, de présenter des œuvres bâties sur ce thême : les cris.



« Initiative passionnante pilotée par le musicologue Alain Nollier, le Phénix de Valenciennes a commandé à  plusieurs compositeurs des partitions s’inscrivant dans la tradition polyphonique de la Renaissance. Plus précisément, il s’agit de ces fameux « cris » et de leur amour três illustratif des motsvoire de l’onomatopéedont la divinité tutélaire est Clément Janequin:
ses « Cris de Paris » sont par ailleurs emblématiques de l’ensemble de Dominique Visse. Ce dernier s’est montré égal à  sa légende –discipline d’ensemble, homogénéité générale qui n’interdit jamais une différenciation des timbres selon les exigences musicales. Ces qualités ont permis une interprétation hilarante des « Cris bagnérais » d’Alfred Roland (1840) ou du « Cri du poilu » de Vincent Scotto » Vous pouvez lire l’article complet de Yutha Tep dans la Lettre du musicien, n° 344, mai 2007, p. 31 « musiques en scêne », où¹ sont mentionnées également des créations de Claude Ledoux ( Le Cri du blog), Bruno Ducol ( Le Cri, hommage à  Ingrid Betancourt), Bernard Carloséma (Txilio, les Cris de Valenciennes), Vincent Bouchot (les Cris de Paris) et l’œuvre sà»rement la plus remarquée, celle de Régis Campo (Trois chansons pour Claude Lejeune). Qui a dit que la musique d’aujourd’hui n’avait plus vocation de s’appuyer sur aucun discours littéraire ou verbal ? L’onomatopée, infra-langage expressif, s’il en est un, reste peut-être une alternative ! La lecture de l’article três complet de Michêle Tosi, paru dans Resmusica, est aussi vivement conseillée, voir ici : ici Un cd audio Harmonia mundi nous est même promis, alors patientons ! D’ici là  bonne lecture « en attendant … l’audio » ! Emilie A.

9 réflexions sur « Création musicale et cris du monde : quelques échos musicaux 2007 »

  1. Chez Harmonia Mundi, il y a "Les cris de Paris" et "La Chasse" interprétés par L’ensemble Clément Janequin dirigé par Dominique Visse que tu cites d’ailleurs.
    Ces disques sont spécialement peu chers (vers les 8 Euros environ). Dominique Visse a une voix de haute-contre très particulière et très reconnaissable avec en plus beaucoup d’humour et il imite superbement bien tout un tas de bruits divers et variés avec ses camarades chanteurs.
    Toujours chez Harmonia Mundi, on retrouve "The Cries of London" par Paul Hillier (chef tout à  fait remarquable, tout est bon chez lui)
    et enfin, chez EMI Classics le CD intitulé "Vocalises" où¹ Natalie Dessay, notre oiselle nationale interprète "Vocalises" de Rachmaninov, "Le Rossignol" de Alabiev, "Le rossignol et la Rose" de Saint Saà«ns, "Les Filles de Cadix" de Delibes, "Vocalise en forme de Habanera" de Ravel, Granados, "La maja y el ruiseà±or" de Granados,….. le fameux "J’ai vu passer l’Hirondelle" de Dell’Acqua et deux ou trois autres petites merveilles célestes (pour qui aime Natalie Dessay bien sà»r puisqu’à  ma grande surprise, je sais qu’il existe des personnes qui ne l’aiment pas…). Ce ne sont que de petits exemples de CD à  écouter pour ceux qui aiment les "cris du monde" et les oiseaux…..

  2. Pitchoun : le chef doit bien mettre en place le tempo, les chanteurs doivent suivre ! La difficulté est de faire les onomatopées (parfois complètement inusités de nos jours) très vite et de façon très régulièrement, les quatre voix ne disent pas forcément les mêmes choses en même temps, mais on rit beaucoup et ça change des chants sacrés et de la solemnité des messes. Il faut un très bon chef et de bons chanteurs qui travaillent bien leur partition pour ne pas faire perdre de temps aux autres ! Un soir au Madrigal de Paris (nous répétions au Conservatoire de Boulogne) Pierre Calmelet avait dépassé l’heure de répétition et on nous avait coupé la lumière en pleine Bataille de Marignan – nous avons continué par coeur jusqu’à  ce que nos mémoires nous là¢chent et nous avons fini en éclat de rire !

  3. il est vrai qu’a chanté ça doit etre tout a fait sympathique (encore faut il bien sur des bon chanteurs), et ça ne doit pas etre evident!!!
    est-ce plus difficile a chanter que quelque chose de plus classique, y a t’il des difficultés particulieres, specifiques a ce repertoire??

  4. J’ai adoré chanter "Le chant des oiseaux" et "La Bataille" de Jannequin ! Je continue à  les écouter dans plusieurs versions sans oublier "L’alouette" et "Le rossignol"….. c’est très amusant à  chanter – ça rend joyeux et tout le monde est de bonne humeur dans le choeur !

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