Début de soirée, quelque part en Amérique du Sud.

Au hasard d’une rencontre sur internet (un chat sur Gmail), notre ami Marmelade, marionnettiste-joueur-de-mandoline-étudiant-l’harmonie m’a gentiment confié cette carte postale du Brésil. C’est un genre auquel nous nous étions essayé nous même lors de notre séjour au Québec, avec moins de talent que lui, il faut le dire. A vous de juger. /

les enfants ont mange. ils sont douches et de nouveau dehors, plein d’energie. Un petit bout de chou hurle de joie. il a a peine un an et demi. avec les autres enfants, plus vieux que lui, mais il suit le rythme…le gamin !
assis sur une bouteille en plastique ecrasee, en guise de luge, il se laisse glisser jusqu’en bas de la rue, s’arretant juste avant le poteau electrique, il s’aide de ses mains, et de ses pieds nus pour pouvoir glisser jusqu’en bas, fou de joie…
les parents ne sont pas la, ils sont a l’interieur… les enfants les plus grands sont responsables pour eux.
petit soiree a morro de sao paulo, petite ile au sud de salvador de baia. ici pas de voiture, tous le monde se deplace a pied, et pour les choses plus encombrantes, ont se debrouille avec des brouettes. les chauffeurs sont tres performants, ils deplacent tout ce dont les gens ont besoin sur l’ile, la nourriture, les materiaux de construction, les vieux qui ne peuvent plus marcher… pas de gros danger pour les enfants. il fait 40 degres le jour, 35 la nuit, les plages et les rochers, l’eau bien claire tout autour, des poissons partout, de couleur incroyables, des murenes, des coraux… on mange pour bien peu, des poissons frais, des langoustines, des lambrettas, sorte de grosses coques cuisinee a la perfection. on ferme les yeux, on les referment, nous voici dans un combidos. le depart de la gare routiere a ete difficile, il a fallut faire redescendre tout le monde, parce qu’il y avait trop de monde dedans… on redescend, on recompte, ah oui il y a en a deux qui avaient pas paye, bon tout le monde remonte apres un quart d’heure… a peine sortis de la gare routiere, d’autres gens avec force bagage montent, le bus est deja surcharge, plein de sacs dans tous les sens, mais les gens continuent de monter, si on peux en faire rentrer autant, pourquoi pas quelque uns de plus. voila. c’est simple comme ca. le chauffeur ne panique pas. a chaque arret, pleins de gens descendent pour pouvoir laisser passer quelqu’un qui part pour de vrai, et puis tout le monde remonte… ca prend des heures… au bout de 50 metres nouvel arret. pourquoi donc faire plus simple, pourquoi s’organiser, faire que les choses aillent plus vite… et bien, personne ne pense comme ca. cela prend presque trois heures pour fairte 150 kilometres, mais personne ne songe a raler, personne ne trouve le temps long, les vieux suffoquent, mais on continue, le bus toujours aussi bonde. les bresilens sont habitues a cette douce atmosphere d’anarchie, les choses vont lentement, la logique europeenne ne peut pas s’appliquer, c’est comme ca, bienvenue au bresil, pays tropical.


le temps est doux, il fait chaud, le stress est absent, baia, etat du nord, ne connait pas le stress. le langage est aussi transforme en une langue latine suave, langoureuse, charme a fleur de peau. les discussions dans la rue, dans les cafes, partout commencent tres facilement. on ne parle presque jamais de temps, mais on sourit. « fait comme chez toi », « reviens toujours » des expressions ici traduites litteralement mais qui avec tout un tas d’interjection donne la colonne vertebrale du langage de la rue. on aborde les gens simplement, toujours positif. c’est ca les bresiliens. meme si tout marche au ralenti, meme si pour se deplacer dans cet enorme pays il faut des heures sur les routes, le train n’existe pas, les autoroutes non plus, mais les gens font avec, de toute facon ils n’ont pas le choix, on fait avec.


le bresil est un grand pays de 180 millions d’habitants sur un territoire enorme, une foret amazonienne, meme si reduite de territoires enormes ces dernieres annees, au nom de grande multinationales, la nature reste tout de meme tres presente, genereuse. impossible de mourir de faim ici dans l’etat de baia, la ou est ne le carnaval, les mangues aux arbres.
en se rapprochant des grosses villes que nous evitons mais par lesquelles il faut bien passer pour se deplacer, le train est inexistant, seulement le bus, l’avion pour les grandes distances, les villes sont toujours entourees d’enormes favelas, le bidonvile bresilien.
a rio les favelas sont sur les hauteurs, la ou sur le basalte trop dur on n’a pas pu construire des habitations pour les riches, les favelas qui dominent les villes abritent ici une majeure partie de la population.
mais parler seulement des favelas de cette facon est trop reducteur, l’economie du bresil a su rester stable ces dernieres annees et les espoirs existent. le petit pere populiste Lula a su se faire reelire, malgre les deceptions. il avait promis au dernier mandat de redistribuer les terres, mais le probleme est loin d’etre regle. Les sans-terre comme on les appellent construisent des baraquements de fortune le long des routes, ou ils peuvent trouver de la place le long des plantations de canne a sucre qui sert a produire la boisson nationale, la cachaca, un rhum fait de canne fermentee, mais aussi a produire l’ethanol qui sert a faire rouler les bus, les voitures qui ont un moteur hybride, capable de rouler soit au petrole soit a l’ethanol suivant les prix du marche.


Dans des conditions souvent difficiles, les bresilens gardent le sourire. meme si certaines zones urbaines sont tres violentes, les agressions et meurtres nombreux, les favelas sont loin d’etre systematiquement les taudis que l’on fuit. certains qui reussissent font aussi le choix d’y rester plutot que de fuir des que possible vers les quartiers plus aises, restent pour changer les choses, ameliorer les conditions de vie. beaucoup d’ong, de projets culturels, des services minimum d’hygiene et d’eau…


ces petits constats sont bien entendus superficiels, en aucune facon pretendre expliquer une culture sans la connaitre, cela prend des annees pour comprendre les finesses puis les raisons, tout cela fait parti d’un tout, d’une vibration plus ample.
oui le bresil est un pays contraste mais tres harmonieux ou le mot stress donne tres peu de sens. partout on discute, on prend du temps, du coup, le temps on n’en manque pas puisque qu’on ne court pas apres. un clin d’oeil, une connivence meme si on ne se connait pas, mais sans esbrouffe, sans calcul.


on se sent bien ici, le message est clair….


il reste des milliers de choses a dire, en voici un court apercu, une missive.
je peaufine un petit spectacle mandoline-marionette qui est l’excuse du voyage. transcender le fait d’etre touriste et faire voyager et rever les enfants… dans une petite bibliotheque face a la mer, sur la plage, la place du village, la rue passante… sortir du registre touriste consommateur de jolis endroits sur la planete. les enfants ont ete excellent jusqu’ici, tres preneurs… les arrangements tres simples… juste quelques questions suffisent a pouvoir mettre un spectacle en route…
voila
c’etaient les petits impressions apres les trois premieres semaines
beaucoup de fautes de frappe mais le clavier est franchement pas complaisant…
l’heure est vers le sud, doucement vers la patagonie par les petits bleds…


gros bisous
pti seb (A quand la suite, Seb?)