Ah, l’Olympia!

Soirée Souchon, hier, à  l’Olympia, soirée « music-hall » donc. Définition pour les canadiens français: music-hall, n.m., temple de la musique de variétés.
Il y a si longtemps que je n’y avais pas mis les pieds! La premiêre fois, c’était aussi en mars, il faisait le même temps maussade, la pluie nous cinglait le visage devant le hall. L’artiste que je venais voir a bien des points communs avec Souchon ou son compêre Voulzy (qu’on a d’ailleurs entraperçu en fin de concert). C’était Brassens. Il avait alors le même à¢ge que Souchon aujourd’hui.
Brassens, quel rapport avec Souchon me direz-vous?
Finalement pas mal de points communs.

D’abord la guitare. Il est vrai que ce bien est de mieux en mieux partagé
La gaieté, la drôlerie ensuite. Tous deux auteurs compositeurs ont le même choix gourmand des mots espiêgles, le même sens de l’humour; ils aiment tremper leur plume dans une actualité sociale hors du temps, pleine de tolérance et d’humanisme.
Et puis ils ont en scêne cette même simplicité courtoise, cette pudeur un peu inquiête, cette réserve. Ambivalence affective pour un public trop enthousiaste? C’est dans l’interprétation et la mise en scêne que les différences sont flagrantes, mais peut-être est-ce une question d’époques. D’un coté, un Brassens debout, face au public, le pied posé sur la chaise (le seul élément de décor!), la guitare sêche sur le genou, grattant des accords simples devant un seul micro. Derriêre, un deuxiême guitariste (mais un bon, cette fois!) en contrepoint et broderies et l’éternel Pierre Nicolas à  la basse pour compléter la scêne et le spectre sonore.
De l’autre, 3 guitares électriques, une ou deux basses, une contrebasse, un luth, un banjo, un piano et une lutherie électronique up to date pour un orchestre de cinq musiciens menés tambour battant (enfin, pas trop) par un pianiste arrangeur, le tout baignant dans une sono grandiose.
Dans ces jeux de scêne, le jeu est inégal entre les deux artistes, et c’est peut-être pourquoi j’ai préféré la soirée Souchon, tout compte fait. Mais que retiendra la postérité de Souchon et de son répertoire? Pour Brassens, on le sait déjà .

2 réflexions sur « Ah, l’Olympia! »

  1. pas mal la prose ! ! …
    puisque tu aimes bien la guitare (et pas que les claviers), la prochaine fois on ira voir ensemble un bluesman guitariste ..
    bises
    fred

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